Vitifuture

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Dans un contexte de changement climatique et de perte de biodiversité, l’étude est consacrée à déterminer les combinaisons « pratiques culturales et variétés de vigne » les plus performantes pour assurer une production satisfaisante en quantité et en qualité, gérer efficacement les ressources disponibles pour la vigne et maintenir la biodiversité en contexte climatique méditerranéen chaud et sec. Cinq variétés de vignes dont quatre tolérantes à l’oïdium et au mildiou sont associées à des pratiques culturales incluant la gestion de la taille, du palissage et du sol. L’environnement est modifié selon trois niveaux de disponibilité en eau et en azote obtenus par différents entretiens du sol (dont le maintien d’enherbement) et apports d’irrigation. Dans ces environnements contrastés l’impact des systèmes de conduite est étudié en modifiant la hauteur de feuillage : espalier avec une hauteur de canopée classique et une hauteur réduite d’environ 30%, ainsi que les pratiques de taille et de palissage : espalier et taille minimale.

Le fonctionnement carboné, hydrique et azoté de la plante sera étudié dans les diverses situations à deux échelles. Les différentes fonctions étudiées tels que la transpiration et l’assimilation du carbone et de l’azote ainsi que leur stockage sont abordées au niveau de la plante individuelle et à l’échelle parcellaire. Les mesures se basent sur des méthodes de phénotypage à moyen et haut débit (telles que la spectrométrie proche infrarouge ou la fluorescence des feuilles). A partir des données expérimentales acquises, des activités de modélisation seront menées pour évaluer « in-silico » l’impact des pratiques sur le fonctionnement intégré à l’échelle de la plante et de la parcelle. A l’échelle de la parcelle, nous aurons recours à des modèles de bilan hydrique et azoté (Walis, Nferti) pour simuler les flux d’eau et d’azote au sein du système sol-plante. A l’échelle de la plante, nous aurons recours à des modèles structure-fonctions (Topvine, Hydroshoot).

Les hypothèses suivantes sont formulées pour répondre à la problématique générale.

Hypothèse 1 : La diminution de hauteur de feuillage appliquée à une variété sugarless permet de diminuer sa consommation en eau sans impacter sa production.

Nous étudierons comment le fonctionnement hydrique, carboné et azoté de la VDQA-G5 est impacté par la diminution de hauteur de canopée, dans différents contextes de disponibilité en eau et en azote. Nous comparerons l’impact de ce mode de conduite sur la quantité, la qualité de la production et la mise en réserve de la VDQA-G5 à celui mesuré sur d’autres génotypes.

Hypothèse 2 : L’utilisation de la taille minimale, au coût d’entretien réduit, est pertinente en contexte de changement climatique compte-tenu de l’augmentation du rendement et du décalage de la maturation permis par une allocation préférentielle du carbone vers le développement reproducteur.

L’impact de la taille minimale sur la quantité de la récolte ainsi que sur la maturation et la qualité du raisin sera étudié. L’influence de la taille minimale sur l’utilisation des ressources hydriques et azotées, ainsi que sur la mise en réserve sera caractérisée.

Hypothèse 3 : L’enherbement de l’inter-rang permet d’augmenter la disponibilité en azote pour la plante sans impacter fortement la ressource hydrique permettant ainsi un maintien de la production.

Dans un premier temps, la collecte de données permettra de calibrer un modèle de bilan hydrique et de flux azoté. Ce modèle une fois calibré permettra de réaliser la simulation de différents modes de conduite et de taille dans des conditions de disponibilité en eau et en azote contrastées. L’influence de la disponibilité en eau et en azote du sol sur l’utilisation de l’eau, de l’azote et du carbone à l’échelle de la plante et de la parcelle sera étudiée et les combinaisons les plus durables en termes d’efficience de mobilisation des ressources et de pérennité de la plante pourront être déduites.

Le dispositif expérimental est implanté sur l’îlot des Colombiers.

Contacts : Martha Violet (INRAE, UMR LEPSE), Benoit Pallas (Institut Agro, UMR LEPSE), Anne Pellegrino (Institut Agro, UMR LEPSE), Nicolas Saurin (INRAE, UE Pech Rouge)

Partenaires : UMR LEPSE, ABSYS, LISAH, AGAP, UE Pech Rouge